L'œuvre :
"Une maison de poupée" (Et Dukkehjem) est une pièce de théâtre en 3 actes créée en 1879 par le dramaturge norvégien Henrik Ibsen (1828 - 1906),
Elle est inscrite au registre international Mémoire du Monde de l’UNESCO.
"Une maison de poupée" est une critique acerbe des rôles traditionnels des femmes et des hommes dans le mariage.
Pour les Européens du XIXème siècle, la pièce était scandaleuse. Rien n’était plus sacré que les liens du mariage, et le représenter de cette manière était absolument inacceptable.
Ibsen remarquait qu’« une femme ne peut pas être elle-même dans la société contemporaine, c’est une société d’hommes avec des lois écrites par les hommes, dont les conseillers et les juges évaluent le comportement féminin à partir d’un point de vue masculin ».
Résumé :
Nora, Torvald, les enfants et Rank, l’ami de la famille, sont réunis dans l’intérieur bourgeois des Helmer un jour de Noël. La vie s’y déroule dans un
bonheur apparent et repose sur un doux équilibre balançant entre, d’un côté, des sentiments sincères d’amour et d’amitié, un réel dévouement à autrui, et de l’autre, des petits mensonges et secrets guidés par les intérêts personnels, des rapports de force. Tout cela reposant sur un ordre et des règles implicites qui se sont instaurés depuis une dizaine d’années de vie commune.
Mais... ce foyer est à l’aube d’un chamboulement radical...
Extrait :
"HELMER. — Nora, Nora, tu es une vraie femme... Sérieusement, Nora, tu connais mes idées à ce sujet. Pas de dettes ; jamais d'emprunt. Il s'introduit une sorte d'esclavage, quelque chose de laid dans toute maison fondée sur des dettes et des emprunts. Nous avons tous les deux tenu bon jusqu'à présent et nous continuerons à le faire durant le peu de temps d'épreuves qui nous reste.
NORA, se rapprochant de la cheminée. — C'est bien ; comme tu voudras, Torvald.
HELMER, la suivant. — Allons, allons, l'alouette ne doit pas traîner l'aile. Quoi Ne voilà-t-il pas le petit écureuil qui boude ? (Il ouvre son porte-monnaie.) Nora, que crois-tu que j'aie là-dedans ?
NORA, se retournant vivement. — De l'argent.
HELMER. — Tiens. (Il lui tend quelques billets.) Mon Dieu ! je comprends qu'il y ait beaucoup de dépenses dans un ménage aux environs de Noël.
NORA, comptant. — Dix, vingt, trente, quarante. Merci, Torvald. J'irai loin avec cela.
HELMER. — Hé ! il le faudra bien.
NORA. — Je n'y manquerai pas, tu peux y compter. Mais viens ici. Je vais te montrer tout ce que j'ai acheté, et si bon marché ! Tiens, voici de nouveaux habits pour Ivar et un sabre. Voici un cheval avec une trompette pour Bob et une poupée avec un lit pour Emmy. Tout ce qu'il y a de plus ordinaire ; elle les abîme si vite. Et voici des fichus et des étoffes pour les bonnes. La vieille Anne-Marie mériterait bien plus que cela.
HELMER. — Et ce paquet-là, que contient-il ?
NORA, poussant un petit cri. — Non, Torvald, tu ne verras cela que ce soir."
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