Tatiana est une jolie jeune-femme qui, le temps d'un été, devient animatrice de colonie de vacances. C'est dans un décor idyllique que notre ingénue, enhardie par le regard aussi lumineux que malicieux de sa meilleure amie, va découvrir les plaisirs lesbiens. Celle-ci est en effet divinement affolante, sachant faire tournoyer sa langue sur clitoris, vagins et raies lubrifiés, n'hésitant pas non plus à pratiquer les caresses anales, et laissant son amante éblouie et anéantie, ruisselante de sueur et de cyprine. C'est pourtant de Malorie, une brûlante chipie bisexuelle, dont est amoureuse Tatiana... Un récit qui enflamme les coeurs et embrase les chairs, et qui pourrait se résumer par ces mots d'Anaïs Nin, "Je vis en incandescence".
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"Elle resta un instant immobile, trois doigts plantés dans son intimité puis son regard revint vers moi avec un sourire. Elle haletait fort. Moi je continuais. J’aimais être fouillée par son regard, comme si j’étais transparente. Cette impression que j’avais était nouvelle, et j’aimais me montrer ainsi. J’étais impudique et voulais l’être encore plus. J’écartai les jambes et remontai mon bassin. Il fallait qu’elle me voie, qu’elle voie tout de mon corps. Elle se mit à genoux dans le canot et approcha sa tête. Le contact chaud de sa bouche sur mon sexe me fit un bien fou, comme une délivrance. Sa langue chercha mon bouton et un doigt inquisiteur s’enfonça dans mon minou pour en ressortir presque aussitôt et redescendre.
En un instant je compris, sans même avoir le temps de le formuler, ce qu’elle allait faire, et malgré moi je sentis mon bassin s’arquer pendant qu’elle introduisait son doigt dans mon derrière. Ce fut violent ! Je ressentis une lame de fond partir de son doigt vers mon vagin, mon clitoris, mon bas-ventre puis tout mon corps et je gémis, gémis et gémis encore, tellement c’était une sensation plus accomplie que tout ce que j’avais connu jusqu’ici."
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Elvira Vodianova est née en 1985 de mère russe et de père français à Tcheliabinsk, une ville de l'Oural située à la frontière sibérienne. Elle fait des études supérieures et obtient une maîtrise d'histoire à Saint-Petersbourg ; parallèlement, elle se passionne pour les "indomptables" françaises telles Marie de Heredia ou Liane de Pougy, ces mondaines très fin de siècle ou "très fin de sexe" comme disait Jean Lorrain, mais surtout pour Colette Peignot, l'amante torturée du ténébreux G. Bataille. À 22 ans Elvira décide de quitter son pays, s'ensuivent un mariage blanc, un séjour en Italie puis le divorce. Sans un sou en poche, elle fait du stop jusqu'à Paris, où elle travaille désormais pour une agence de presse petersbourgeoise. Le peu de temps libre dont elle dispose est consacré à l'écriture érotique et ses amis raffolent qu'elle fasse la lecture orale de ses récits libertins. C'est donc dans une optique humble et ludique, sans prétention aucune, qu'Elvira décide de publier ici quelques textes siens.