"« J’en étais sûre, petite vicieuse ! Bien, la leçon est terminée. » me dit-elle en me proposant ses lèvres. Je l’embrasse avec un empressement veule, décidée à faire mon maximum pour ne pas m’attirer ses mauvaises grâces. Ses mains reprennent l’exploration de mes seins. Je gémis interminablement à travers sa bouche.
C’est une sensation incroyablement forte, sa langue et ses mains expertes me transportent dans un univers inconnu. Mes idées se brouillent et j’oublie tout pour me concentrer sur le plaisir qui progresse sournoisement entre mes cuisses. Elle s’aventure jusqu’à ma culotte, entre mes cuisses, revient sur mes seins, alternant caresses superficielles et profondes avec expertise, pour, enfin, me procurer un orgasme d’une intensité prodigieuse. Une immense frustration s’empare de moi lorsqu’elle m’abandonne, pantelante, dans mes liens. Jamais je n’ai connu un plaisir aussi complet, aussi dévastateur.
« Il faut que tu saches qu’il y a d’autres règles. Elles sont nombreuses et toute transgression sera châtiée avec sévérité.
Pour commencer, tu ne dois jamais me regarder dans les yeux.
Tu t’adresseras toujours à moi avec respect.
Tu ne parleras que lorsque je t’interrogerai.
Tu obéiras à tous mes ordres.
Pour le reste, Louise t’expliquera. Tu dois lui obéir autant qu’à moi. Elle a tous pouvoirs pour te corriger si cela s’avère nécessaire. »."
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Une ravissante brunette se réveille nue et attachée aux poutres d'un grand lit dans ce qui ressemble à une aristocratique alcôve. Reprenant ses esprits, il devient évident à la belle qu'un inconnu l'a séquestrée, mais qui? Une femme d'allure aussi distinguée que despotique se présente à la captive et lui fait part de ses plans sulfureux, à savoir de savourer en sadique et saphique maîtresse des tortures sexuelles de son esclave...
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Elvira Vodianova est née en 1985 de mère russe et de père français à Tcheliabinsk, une ville de l'Oural située à la frontière sibérienne. Elle fait des études supérieures et obtient une maîtrise d'histoire à Saint-Petersbourg ; parallèlement, elle se passionne pour les "indomptables" françaises telles Marie de Heredia ou Liane de Pougy, ces mondaines très fin de siècle ou "très fin de sexe" comme disait Jean Lorrain, mais surtout pour Colette Peignot, l'amante torturée du ténébreux G. Bataille. À 22 ans Elvira décide de quitter son pays, s'ensuivent un mariage blanc, un séjour en Italie puis le divorce. Sans un sou en poche, elle fait du stop jusqu'à Paris, où elle travaille désormais pour une agence de presse petersbourgeoise. Le peu de temps libre dont elle dispose est consacré à l'écriture érotique et ses amis raffolent qu'elle fasse la lecture orale de ses récits libertins. C'est donc dans une optique humble et ludique, sans prétention aucune, qu'Elvira décide de publier ici quelques textes siens. Son amour des extrêmes sadiens s'y déploie sans (re)tenue et pourrait être résumé par ce proverbe sicilien qu'elle aime à répéter, "Prétendre mêler l'eau et le feu, c'est vouloir au moins la perte de l'un d'eux".