Originaire d’une famille de modestes marins et lui-même marin, Garibaldi a choisi tout jeune de consacrer sa vie à la cause de la liberté. En Amérique latine d’abord où il a combattu pendant près de quinze ans au service des démocrates du Rio Grande do Sul et de l’Uruguay, puis en Italie où ce guérillero désintéressé a achevé de bâtir sa légende. Personnage aux multiples visages, immortalisé par la chemise rouge qui fait de lui une cible vivante et que portent également ses compagnons d’armes, Garibaldi restera jusqu’à sa mort, et longtemps après encore le « héros des Deux-Mondes », l’homme qui le plus a œuvré pour l’émancipation et pour l’unité de l’Italie, avant de militer pour la paix entre les peuples et pour plus de justice sociale. Fidèle à ses engagements et désireux d’acquitter la « dette » qu’il dit avoir contracté envers la France, à demi-infirme et souffrant de douloureux rhumatismes articulaires, il débarque à Marseille avec quelques centaines de « chemises rouges » pour apporter « ce qu’il reste de lui » au gouvernement de la République et remporter, à Dijon, l’un des rares combats victorieux livrée aux Prussiens par l’armée de la Défense nationale. C’est ce personnage de légende, sans doute celui dont la notoriété dépasse celle de tous les « grands hommes » du XIXe siècle, dont Pierre Milza retrace dans ce livre le destin héroïque.