Ouvrage publié sous la direction de ces deux auteurs
Postface de Jean-François Médard
"Parce que le clientélisme est très souvent perçu comme un vestige de formes politiques anciennes, sa permanence dans les sociétés modernes apparaît comme un anachronisme. Plus il est présenté comme l'envers de la démocratie : une survivance du passé. Les pratiques clientélaires ne sont pourtant pas l'apanage des seules sociétés "traditionnelles". La modernité politique s'en est dans de nombreux cas accomodée ; elle a pu même les entretenir et en favoriser l'essor. On ne comprendrait pas autrement que comme l'attestent par exemple des récents scandales en France ou en Ialie, certains liens politiques puissent encore aujourd'hui se fonder sur les échanges et les obligations inerpersonnelles.
Cet ouvrage est la première publication consacrée en France au clientélisme politique. Il réunit des textes très divers, tant par les pays qu'ils étudient (France, Bénin, Brésil, Japon, Italie ) que par leurs problématiques, (politisation, démocratisation, fonctionnement des partis politiques) Ces textes ont cependant en commun de refuser l'identification courante entre clientélisme et pratiques poltiques traditionnelles. Ils cherchent avant tout à rendre compte des processus historiques qui expliquent que le clientélisme ait pu se maintenir (voire se développer) dans des contextes politiques modernisés (avec l'institution de l'Etat de droit , la bureaucratisation, la généralisation du suffrage universel, le développement des partis ...) Par là cet ouvrage se veut une contribution à la réflexion sur les pratiques politiques officieuses dans les sociétés modernes, pratiques dont une conception trop "idéaliste" de la modernité politique tend à nier l'importance."
Texte de couverture