Lafcadio Hearn a écrit Le Japon en 1903, et il en corrigea les épreuves l'année même de sa mort, qui survint à Tokyo, le 26 septembre 1904.
II en avait composé les vingt principaux chapitres pour répondre à l'offre qui lui avait été faite d'une série de conférences à l'Université de Cornell, aux EtatsUnis.
Cette offre fut du reste retirée, à la suite de difficultés intérieures qui se produisirent dans cette université. Lafcadio Hearn a condensé, dans ces pages, toute l'expérience qu'il avait acquise en quatorze années d'une existence, pour ainsi dire, purement japonaise.
Il y a tenté, selon sa propre expression, une « Interprétation » de l'histoire de la civilisation, des moeurs et du caractère japonais. Il y a expliqué la formation de la société ancienne, la révolution moderne du Meiji, et il y met en lumière ce qu'il croit être l'esprit véritable de la nation.
Il y prévoit même, avec une étonnante perspicacité, un avenir qui s'est réalisé depuis, sous nos yeux. Le sujet, la méthode et les conclusions de cette pittoresque et pénétrante synthèse présentent de singulières analogies avec la Cité Antique de Fustel de Coulanges que, du reste, Lafcadio Hearn cite fréquemment. Ce livre pourrait s'intituler la Cité Extrême-Orientale,"
Marc Logé